Saṃyuktāgama :
Le Bouddha dit alors aux bhiksus : « Je vais maintenant vous expliquer les dharmas destructibles et indestructibles. Écoutez attentivement et contemplez-les bien. Je vais vous expliquer. Bhiksus ! La forme désigne un dharma destructible et lorsque cette forme cesse, la notion de nirvana désigne le dharma indestructible. Les dharmas de la sensation, de la perception, de la formation et de la conscience désignent les dharmas destructibles et une fois que la conscience a cessé, la notion de nirvana désigne le dharma indestructible. »
Remarques :
Comme l’indique le volume 2 du Saṃyuktāgama la notion de nirvana ne désigne absolument pas un dharma destructible ou un vide nihiliste.
Ce qui précède signifie qu’après l’extinction complète du moi à cinq agrégats, il n’y aura pas de vide nihiliste ; au contraire, il restera un dharma indestructible et permanent. Cette notion de nirvana indestructible, permanent et sans reste, désigne la huitième conscience, la conscience ālaya, qui existe par elle-même, sans les six objets des sens, et qui n’est donc pas le vide nihiliste.
Plus important encore, la conscience susmentionnée est l’entité capable d’engendrer le nom et la forme. Les cinq agrégats, y compris l’agrégat de la conscience, sont des dharmas qui naissent et disparaissent. D’autre part, la « conscience » éternelle et immuable qui peut engendrer la conscience mentale et l’agrégat de la conscience tout en existant seule est appelée le nirvana, qui dénote un dharma indestructible. Cela prouve également que le nirvana sans reste n’est pas le vide nihiliste.