Bonjour à tous!
AMITOFO !
Le but de cette série d’articles issus de notre association (True Enlightenment Practitioners Association) est de montrer ce qu’est la vraie illumination dans le bouddhisme.
La question des trois véhicules de Bodhi est un sujet très complexe et nous n’avons pas beaucoup de temps.
Nous espérons que le public pourra en analyser a posteriori tous les détails et en profiter au maximum. Nous félicitons tous ceux qui lisent cet article afin de se familiariser avec le vrai enseignement du Bouddha. Le temps nous est compté pour présenter tout ce qui concerne ce sujet. Nous n’allons donc pas parler des mondes céleste et humain, qui sont deux des cinq véhicules. L’association gère plusieurs centres d’enseignement à Taïwan, et ceux qui s’y intéressent peuvent y suivre un cours de deux ans et demi, constitué de méditation et de purification, et qui permet de se familiariser en détails avec le chemin de bodhi.
En fait, les véhicules sont au nombre de cinq :
1) Le Véhicule des êtres humains
2) Le Véhicule des dieux célestes
3) Śrāvaka
4) Pratyeka bouddha
5) La sagesse de Bodhi – le chemin des bodhisattva –, liée directement au Mahayana.
Il existe différentes organisations proposant un développement spirituel (comme la nôtre) et qui enseignent comment réussir à changer notre destin en fonction de notre volonté. Par exemple,
il existe bien des êtres dont le destin est marqué par de nombreuses angoisses et qui ont peu de ressources matérielles, mais un certain nombre d’enseignements permettent d’atteindre le paradis céleste où les ressources sont inépuisables et où ceux qui y vivent sont heureux. Orienter son destin pour se rendre au paradis céleste représente un changement énorme (au reste, le paradis céleste connaît plusieurs niveaux).
La majorité des gens n’arrivent pas à échapper à leur destin et demeurent continuellement dans le samsara, le cycle de la réincarnation. Le seul fait d’atteindre l’un des niveaux du ciel (le paradis céleste) est déjà assez difficile pour la majorité des gens.
Dans la pratique du vrai bouddhisme, l’accession à la sagesse de la libération est extrêmement difficile. Du coup, il y en a beaucoup qui enseignent uniquement comment atteindre l’un des niveaux du paradis céleste, ce qui est beaucoup plus simple.
Mais pour l’être qui a obtenu la sagesse de la libération il n’importe pas qu’il se trouve dans la terre du niveau humain ou au ciel, car cela n’a pas d’influence sur lui. Après qu’il aura obtenu le premier niveau d’arhat, il lui faudra se réincarner encore sept fois entre la dimension céleste et le monde des humains, pour pouvoir accéder à la libération finale (qui est de sortir du samsara). Cet état s’appelle «entrer en nirvana sans reste». Au ciel ou sur terre, un arhat ne sera pas conditionné par les circonstances de vie dans ces mondes, et elles n’auront pas d’influence sur son état de libération. Cela ne signifie pas que l’être en question est illuminé. Atteindre l’illumination veut dire atteindre la dimension des bodhisattvas.
En plus des cinq véhicules il existe aussi la méthode de la Terre Pure du Bouddha Amitabha. Mais, faute de temps, nous n’allons pas la présenter aujourd’hui.
Pour ceux qui seraient intéressés par cette méthode, il existe un livre qui s’intitule « Comment atteindre le samadhi par la nostalgie de bouddha ? ». On y trouve des explications concernant les différentes méthodes pour accéder à la Terre de Bouddha. Y sont développés également trois sujets fondamentaux:
• La confiance dans la pratique
• La volonté
• Le comportement
A tous ceux qui veulent aller dans la Terre pure nous leur souhaitons d’acquérir une pratique correcte pour y arriver dans leurs prochaines vies.
Vous pouvez venir à l’association demander ce livre et, par la suite, étudier les cinq véhicules et la méthode de la Terre Pure. Tout le monde sera le bienvenu.
Il est important de comprendre que le Bouddha Sakyamini a atteint l’illumination et la bouddhéité grâce au véhicule de Bodhi du Mahayana.
Le Mahapadana sutta (premier volume de l’Agama sutra) explique comment Sakyamuni est devenu Bouddha. Il y est écrit que Sakyamuni a obtenu le niveau de bouddha car il a reçu l’enseignement des autres bouddhas avant lui. On y parle aussi d’un bodhisattva, Vipasyn (l’ancien bouddha), qui a pu observer d’une manière très approfondie la souffrance des êtres dans ce monde (la naissance, la vieillesse, la maladie et la mort). Il a suivi le chemin de la Bodhi pour accéder au niveau de bouddha. De la même manière, le Bouddha Sakyamuni a aussi atteint le niveau de Bouddha car il a atteint l’illumination sur le chemin de Bodhi en suivant l’enseignement de Mahayana.
Les quatre véhicules précédents font partie de la sagesse de bouddha, sinon comment le Bouddha aurait-il pu les décrire et les expliquer? Voila pourquoi nous pouvons affirmer que le véhicule des bodhisattva et des bouddhas contient aussi en soi-même les autres véhicules. Le Bouddha enseignait ces quatre étapes progressives afin de pouvoir amener les gens jusqu’au plus haut niveau, c’est-à-dire le niveau du Bouddha. Nous comprenons donc bien que l’affirmation selon laquelle le Mahayana serait apparu après le Hinayana est fausse. En réalité, le Mahayana contient en soi le Hinayana. Quand le Bouddha a expliqué le véhicule de Mahayana après avoir d’abord expliqué les deux véhicules des arhats, c’était donc la deuxième fois qu’il le faisait : en fait, il l’expliquait de nouveau !
Cependant, obtenir le niveau de bouddha paraît être un objectif trop lointain pour les gens ordinaires, ce qui, du coup, a conduit les arhats à se concentrer uniquement sur la pratique des deux véhicules qu’ils connaissent : Sravaka et Pratyeka bouddha. Le Bouddha affirme que ces pratiquants n’ont pas un cœur assez grand (ils ne veulent pas atteindre le niveau de bouddha). C’est pour cette raison que l’enseignement de Bouddha Sakyamuni a disparu petit à petit.
A l’époque de Sakyamuni, ce problème était déjà connu. Voilà pourquoi, dans les sutras du Mahayana, le Bouddha, s’adressant aux pratiquants des véhicules Śrāvaka et Pratyeka bouddha qui avaient obtenu les fruits de ces deux chemins, rappela aux disciples du petit véhicule qu’ils auraient des graines pourries s’ils décidaient de refuser le chemin permettant de devenir des bouddhas. (ce qui ne veut pas dire que ces pratiquants laissaient pourrir les graines karmiques qui leur permettraient d’atteindre la bouddhéité). Le Bouddha réprimanda aussi les personnes qui voulaient rester dans le véhicule céleste.
Il existe des gens qui pensent que le véhicule Śrāvaka suffit pour se libérer. Le Bouddha cependant, étant conscient que le «cœur» des arhats était très petit, continua d’expliquer le véhicule Pratyeka. Dans sa bonté il voulait que les gens acquièrent plus de sagesse et de connaissances afin de pouvoir mieux comprendre ce monde. Mais le véhicule de Śrāvaka n’est pas suffisant, loin s’en faut ; il s’agit juste d’une étape.
Quand Sakyamuni a obtenu le niveau de bouddha, il s’est rendu compte que, dans ce monde impur, il était très difficile pour les êtres de devenir des bouddhas. A cause de cela, il a dû enseigner les étapes suivantes, pour que les personnes puissent avancer pas à pas et acquérir les niveaux un par un :
1) Le véhicule des êtres humains
2) Le véhicule des dieux célestes
3) Le véhicule des srāvaka
4) Le véhicule des pratyeka bouddha
5) Le véhicule du Mahayana.
Dans les sutras on voit clairement que l’enseignement du Bouddha commence toujours par la pratique de la générosité. Le Bouddha parle ensuite des préceptes, puis de la manière dont il est possible d’atteindre la dimension céleste. Suite à cela, si le pratiquant peut accepter et assimiler ces concepts, le Bouddha poursuit avec l’enseignement de la sagesse Śrāvaka et Pratyeka bouddha. Ce n’est qu’ensuite que vient le sujet ultime de l’enseignement: le Mahayana.
Les différents véhicules existent donc pour que les gens de ce monde impur puissent avancer à travers ces étapes. Aller du plus simple au plus complexe.
Beaucoup de gens ont des idées erronées sur les cinq véhicules. Si Sakyamuni, après avoir obtenu le niveau de bouddha, a parlé des quatre premiers véhicules, c’était uniquement dans le but de rendre l’enseignement plus compréhensible, mais en vérité tous ces véhicules font partie intégrante du Mahayana.
De toute façon, si le Mahayana ne contenait pas les quatre premiers véhicules, comment le Bouddha aurait-il pu les expliquer? Il faut que le Mahayana contienne tous les autres véhicules et n’en soit pas séparé. Il n’y a pas plusieurs véhicules ! Un seul les englobe tous, et si on a divisé l’enseignement de cette manière, c’était uniquement dans le but de faciliter la tâche des pratiquants.
A cause de ce malentendu, certains prétendent que le Mahayana a été créé après le Hinayana. Ce qui ne tient pas la route car Sakyamini a obtenu le niveau de bouddha et a pu transmettre l’enseignement du Mahayana. Cependant, il y a certains pratiquants qui affirment que le chemin du Mahayana n’existe pas. Ils sont convaincus que le concept du Mahayana a été créé après Sakyamuni et que lui-même ne l’a jamais enseigné. Il paraît clair que ces gens ne veulent pas apprendre la méthode de la libération humaine.
En réalité, pour comprendre la nature de ce monde et arriver au niveau de bouddha, on a besoin d’avancer par étapes. Ainsi les arhats ne sont-ils pas des bouddhas, et leur niveau n’est pas le niveau de bouddha. Il existe une énorme différence entre ces deux niveaux car les quatre premiers véhicules ne sont qu’une infime partie du véhicule des bodhisattva (Mahayana).
Avant d’entrer en nirvana sans reste, le Bouddha Sakyamuni a désigné la personne qui allait occuper sa place pour enseigner plus tard. Il s’agit du bodhisattva Maytreya qui deviendra le Bouddha et enseignera sur notre terre. Nous pouvons encore affirmer que le bodhisattva Maytreya atteindra le niveau de bouddha avec le Mahayana.
Maintenant nous allons introduire un concept essentiel pour les trois véhicules (sravaka, pratyeka bouddha et bodhisattva), sans lequel ces trois véhicules perdent tout leur sens. C’est le concept des huit vijnana (consciences).
Les huit VIJNANA
La huitième vijnana n’est pas celui connu comme la conscience mentale. Ce sont:
1) La vijnana de la vue
2) La vijnana de l’ouïe
3) La vijnana de l’odorat
4) La vijnana de la langue
5) La vijnana du corps
6) La vijnana mental
7) La vijnana Manas
8) La huitième vijnana (tathagatagarbha ou alayavijnana), qui est l’essence de bouddha
Tous les êtres ont cette huitième conscience, mais ils ne se rendent pas compte de son existence.
Les gens ordinaires ne connaissent que les six premières consciences. Le bouddhisme est l’enseignement qui permet d’étudier et de comprendre la septième et la huitième vijnana.
Beaucoup de gens croient en l’existence d’un dieu créateur. Différentes religions soutiennent cette théorie, mais on n’a jamais très bien compris comment exactement se serait faite cette création, dans ses différentes étapes. De quelle manière est apparue la vie ? La science à ce sujet a ses propres théories. Mais aucune théorie n’a pu encore prouver de manière irréfutable l’existence d’un Créateur unique. Par contre, vous êtes capables de vérifier l’existence des huit vijnana que nous allons étudier.
La pratique des trois véhicules de bodhi est liée au karma de la vie quotidienne.
Proposons d’analyser l’exemple suivant : imaginons qu’à la guerre quelqu’un tue une autre personne sans que cette dernière ne voie ou n’entende celui qui l’a tuée. Il ne sait donc pas qui l’a assassiné. Ou, plus précisément, c’est sa conscience mentale qui ne le sait pas. Le tueur non plus ne sait pas vraiment pourquoi et qui il vient d’assassiner. Tous les deux ignorent la vraie raison de cette action.
Avec cet exemple nous comprenons que les causes et les conséquences de cet acte ne se situent pas parmi les six premières consciences. Avec ces six consciences on ne peut couvrir tous les cas dans lesquels une cause produit un effet. Donc il existe sûrement un autre cœur (vijnana) qui nous permette d’expliquer toutes les causes et tous les effets de la vie de tous les jours.
En pratiquant les trois véhicules de Bodhi, si nous voulons comprendre les causes et les effets des actions de notre quotidien, nous devons connaître la huitième vijnana (conscience).
Or la huitième vijnana est une conscience sans pensée, et il est le vrai moi de chaque personne.
A présent nous pouvons affirmer que cette huitième vijnana est l’essence que nous devons étudier et la raison d’être des trois véhicules de Bodhi.
Nous connaissons tous le Sūtra du Cœur. Mais de quel cœur parle-t-on? En réalité le Sūtra du Cœur parle de ce vrai cœur (la huitième vijnana).
Dans une autre conférence nous expliquerons progressivement et présenterons le vrai sens du bouddhisme.
Merci beaucoup !
AMITOFO.
Note:
En conclusion, dans cette conférence nous avons expliqué qu’il existe cinq véhicules et nous avons détaillé les trois véhicules de Bodhi:
1. Le véhicule des êtres humains
2. Le véhicule des dieux célestes
3. Bodhi de Sravaka
4. Bodhi de Pratyeka
5. Bodhi de Mahayana
En réalité tous proviennent du véhicule du Mahayana. C’est comme si on avait un escalier avec cinq marches.
L’essence des trois véhicules de Bodhi est la huitième conscience (vijnana).
Cela comprend les causes et les effets des actions du quotidien et va bien au-delà.
Actuellement il y en a quatre volumes de l’Agama sutra qui ont été traduits en chinois:
1) Dighanikaya: «Chang Anan jing»
2) Majhmanikaya: «Zong anan jing»
3) Samyutta Nikaya — «Zá Ahán jīng»
4) Anguttara Nikaya — «Zēngyī Ahán jīng»
Ils sont particulièrement recommandés pour les pratiquants du Hinayana afin d’obtenir le niveau des arhats.
En Thaïlande il existe beaucoup de textes en pali. Mais en chinois seulement quatre volumes ont pu être récupérés.
L’article est un extrait de la conférence de maître Zhèng-Lǐ.
La conférence originelle: http://www.enlighten.org.tw/dharma/2/1