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Bonheur et souffrance


Great Drum Sutra, Vol. 1 :

À ce moment-là, le Bouddha s’adressa aux quatre assemblées en ces termes : « S’il y a existence, il y a souffrance et bonheur ; s’il n’y a pas existence, il n’y a ni souffrance ni bonheur ; par conséquent, la béatitude du nirvāṇa provient du fait d’être libéré de la souffrance et du bonheur. »

Remarques :

Le premier enseignement du Bouddha concerne le chemin des shravakas qui permet de devenir arhat et entrer en nirvāṇa sans reste. Pour avancer sur ce chemin, il faut connaître les dharmas des cinq agrégats, des six entrées, des douze objets des consciences et des dix-huit éléments, un par un. Les pratiquants qui sont incapables de localiser pleinement chaque dharma des dix-huit éléments en eux-mêmes et qui prétendent pourtant avoir réalisé le chemin de la libération et être devenus arhats, ne font que théoriser au lieu de pratiquer !

La première étape de l’apprentissage du bouddhisme hinayana ne consiste pas à se concentrer sur l’existence de la souffrance, l’origine de la souffrance, la cessation de la souffrance et le chemin vers la cessation de la souffrance (c’est-à-dire les quatre nobles vérités), ni à apprendre les douze liens interdépendants. Au contraire, les pratiquants devraient d’abord essayer de comprendre pleinement les dix-huit éléments et les cinq agrégats. Ce n’est qu’alors que les pratiquants bouddhistes pourraient comprendre la signification des « trois mondes ». Ceux qui ne comprennent pas tout cela mais pensent à tort qu’ils ont atteint le niveau des arhats et qu’ils ont transcendé les trois mondes sont, en fait, toujours dans le monde du désir. Ainsi, « se libérer de l’existence » est l’objectif principal des pratiquants bouddhistes sur le chemin de la libération.

Le Bouddha a dit : « Éliminer les attachements au monde existant mène à la béatitude ». Si tous les dharmas naissants et cessants ont été totalement éliminés, on est dans l’état de « non-naissance ». Sans naissance, il n’y aura pas de souffrance, car l’état de « non-naissance » signifie l’absence d’existence. Sans existence dans les trois mondes, aucun dharma n’existe, il n’y a donc ni souffrance ni bonheur. Cet état est ce qu’on appelle le nirvāṇa.

L’un des trois sceaux du dharma indique que le nirvāṇa est le silence absolu, ce qui signifie que le nirvāṇa est effectivement un état de tranquillité. Il en découle que le prix à payer pour atteindre le nirvāṇa des arhats, où il n’y a plus de souffrance, est de ne plus percevoir non plus de bonheur dans les trois mondes. Par conséquent, si quelqu’un enseigne comment trouver le bonheur en pratiquant le bouddhisme, il s’agit sans doute d’un imposteur.

Certains pratiquants peuvent trouver que ce prix à payer est trop élevé. Heureusement, il existe une solution : il suffit de suivre le chemin du mahayana, le chemin de la sagesse qui contient en soi le chemin de la libération. Il est beaucoup plus long mais permet d’aider d’innombrables êtres sensibles et, en fin de compte, de devenir un bouddha.