Menu Fermer

L’humilité nous rapproche de la libération

(愚賢經)

Un jour des moines de différents royaumes vinrent visiter le Bouddha et restèrent quatre-vingt-dix jours auprès de lui.

A leur départ ils allèrent le saluer et le Bouddha les salua à son tour de manière très respectueuse, et il leur demanda :

« Y a-t-il suffisamment de nourriture dans l’endroit où vous vivez ? »

Ananda fut surpris de toute cette attention portée à des moines étrangers qui venaient de pays relativement pauvres, et se tourna pour interroger au Bouddha :

« Normalement, ce sont les autres qui vous saluent avec beaucoup de respect, alors pourquoi aujourd’hui avez-vous montré autant de respect envers ces moines ? »

Le Bouddha lui répondit :

« Je vais t’expliquer. Ecoute-moi très attentivement ! Il y a très longtemps vécut un homme qui adorait la richesse, et l’or en particulier. Il travaillait beaucoup et dès qu’il avait un peu d’argent, il achetait de l’or. Il prenait n’importe quel travail dans le seul but d’amasser encore plus de l’or. Finalement, il en eut sept pots remplis, qu’il enterra sous le sol de sa maison. Peu après il tomba malade et décéda sans profiter de toute cette richesse.

Après sa mort il se réincarna en serpent et retourna dans son ancienne maison pour protéger son trésor. Les années passaient et la maison se délabrait de plus en plus mais le serpent restait toujours là. Et quand il mourut, il se réincarna de nouveau en serpent et continua de protéger l’or.

Plusieurs générations passèrent et il continuait de renaître dans le corps d’un serpent. Un jour il se demanda pourquoi il était tellement attaché à cet or dont il n’avait jamais profité et pourquoi il n’arrivait pas à me débarrasser de ce corps de serpent pour aller dans un monde supérieur. Il fit alors savoir à un passant qu’il y avait de l’or dans ces ruines. Quand la personne déterra le trésor, le serpent lui fit comprendre par la pensée qu’il fallait l’utiliser pour nourrir des moines. La personne fit exactement cela : elle prit l’or et acheta de la nourriture pour les moines.

Ces derniers lui demandèrent d’où venait tout cet argent et la personne leur expliqua ce qui s’était passé avec le serpent. Les moines envoyèrent alors un chasseur apporter le serpent au monastère. Quand le chasseur se présenta devant la maison, le serpent fut très content et rentra immédiatement dans le panier préparé pour lui. Sur le chemin de retour quelqu’un demanda au chasseur pourquoi il boitait en lui proposant son aide, mais le chasseur ne daigna pas lui répondre. Le serpent s’énerva face à ce manque de politesse et eut envie de mordre le chasseur. Mais à ce moment le serpent se rendit compte qu’en fait, le chasseur était en train de l’aider et que cela aurait été très déplacé de le mordre pour le remercier. Il préféra alors faire comprendre au chasseur qu’il s’était comporté de manière impolie et qu’il devait montrer plus de courtoisie à l’avenir. Le chasseur se confessa en avouant sa faute et promit de ne plus commettre ce genre d’erreur.

Finalement, le chasseur apporta le serpent devant le monastère et tous les moines remercièrent le reptile pour sa générosité, lui donnèrent leur bénédiction et lui parlèrent de l’enseignement du Bouddha. Le serpent décéda ensuite et se réincarna au ciel. »

Le Bouddha ajouta :

« Le chasseur qui avait porté le serpent, c’était moi dans l’une de mes vies passées, et le serpent était mon disciple Sariputra. Je me souviens toujours de ce que m’avait dit ce serpent et je respecte toujours tous les êtres sensibles en faisant montre de courtoisie envers eux. »

Après avoir entendu ces paroles, Ananda et tous les moines félicitèrent le Bouddha et jurèrent de maintenir la pratique.

De cette histoire nous pouvons comprendre que, pour pouvoir confesser nos péchés, il est nécessaire avant tout d’accepter ce que nous avons fait et de ne pas répéter la même erreur dans la mesure de possible. Ceci est la vraie confession. Le Bouddha s’est montré très humble avec tous les êtres sensibles et c’est pour cette raison qu’il est devenu bouddha plus vite que le serpent. D’ailleurs, il est clair que si vous vous attachez trop à la richesse, vous risquez de devenir un serpent dans votre prochaine vie.