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Les préceptes selon Maître Guang-Qin

Les préceptes permettent aux pratiquants d’adopter une conduite juste. La confession est la preuve que le pratiquant cherche à maintenir le respect des préceptes.

Pour maintenir les préceptes, il ne faut pas nous y attacher littéralement. Cet attachement à la lettre est un poison pour nous-même et pour nos relations sociales, un poison qui nous mécontente sans cesse et accroit finalement le nombre habituel de nos soucis.

L’essentiel est de vivre selon le sens véritable des préceptes, c’est-à-dire de purifier nos pensées, nos paroles et nos comportements. Dès lors, tout ce que nous ferons, nous le ferons avec compassion et en facilitant l’existence des gens. Or, tant que nous obéirons à ces deux principes, nous ne violerons pas les préceptes.

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  Le maintien des préceptes permet parallèlement de développer notre tolérance. Si quelqu’un nous injurie ou nous provoque, et que nous ne manifestions aucune agressivité, cela signifie que nous maintenons les préceptes.

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  Les préceptes doivent nous permettre de nous discipliner, de nous apprendre à nous maîtriser, et nullement de contrôler les autres. Lorsque nous avons de mauvaises pensées, nous devons nous souvenir que nous avons fait vœu de respecter les préceptes, et que les graines des préceptes ont été semées dans notre huitième vijñāna. Nous savons alors qu’il nous est possible de faire apparaître de nouveau ces graines pour nous aider à nous contrôler et à ne pas violer les préceptes. Partant, notre apparence inspirera une grande respectabilité et notre comportement s’accordera avec la sagesse de l’illumination.

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  L’objectif des préceptes est l’accès à la maîtrise de soi. Il serait absurde de les employer pour souligner les fautes d’autrui, car cela générerait des karmas négatifs et reviendrait à violer les préceptes.

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  Si vous êtes capables de maintenir les préceptes, vous pratiquez le bouddhisme. Les préceptes sont notre guide : c’est grâce à eux que nous pouvons maintenir notre pratique.

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   Lorsque nous avons reçu les préceptes, nous devons modifier notre comportement en conséquence. Nous devons persévérer dans la pratique, changer nos mauvaises habitudes, nos mauvaises pensées et faire des préceptes notre maître, notre guide.

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 Maintenir les préceptes avec patience et tolérance nous aide à accéder à l’illumination. Il nous faut, au reste, réaliser nos activités quotidiennes avec la plus grande simplicité et faciliter celles d’autrui. Si, par exemple, nous devons voyager en compagnie d’autres personnes, nous ne chercherons pas à avoir le plus grand lit, à jouir du meilleur confort, ou à obtenir la nourriture la plus succulente. Nous devons adopter la digne conduite à laquelle nous invitent les préceptes. Il ne s’agit évidemment pas de créer des relations dans le but de critiquer les autres.

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  Pourquoi devons-nous suivre les préceptes ? Les préceptes nous permettent de contrôler notre mental, de guider nos pensées, de résoudre les conflits relationnels. Celui qui adopte une conduite juste respecte les préceptes, c’est-à-dire qu’il a le comportement d’un bouddha. Celui qui a la concentration juste a la pensée d’un bouddha. Celui qui maintient les préceptes dans ses pensées, dans ses paroles et dans son comportement, a naturellement le cœur pur et sa concentration sera juste. C’est alors qu’apparaitra en lui la sagesse de bouddha.

Les préceptes, on le voit, sont la base de la sagesse. Celui qui maîtrise les préceptes maîtrise la concentration, celui qui maîtrise la concentration maîtrise les préceptes. C’est pourquoi la sagesse, la concentration et les préceptes sont étroitement liés. En outre, les préceptes nous aident à ne pas tomber dans les chemins inférieurs de la réincarnation.

Enfin, disons que le lieu le plus important pour la maîtrise des préceptes se situe dans la pensée.

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  Parmi les cinq préceptes de base, le fait de ne pas tuer et de ne pas mentir sont ceux qu’il nous est le plus difficile de respecter. En particulier, il nous faut être très prudent concernant le mensonge : quelques mots peuvent aider quelqu’un, ou le blesser. Qu’on dise aux gens de belles paroles et ils seront heureux. Qu’on leur adresse de vilains mots et ils se fâcheront. Ainsi, de nombreux karmas négatifs naissent du seul pouvoir du langage.

Les disputes également affectent notre concentration. Les bodhisattvas craignent l’alcool, et les êtres sensibles craignent les conséquences de leurs propres actions. En revanche, lorsque les bodhisattvas agissent, ils s’interrogent toujours sur les conséquences vraisemblables de leurs choix et, donc, s’inquiètent de la cause de leurs propres actions. Les êtres sensibles, sur ce point, leur sont ainsi tout à fait opposés. Souvent ils reçoivent les conséquences négatives de leurs actions en regrettant alors d’avoir mal agi. Si le Bouddha a établi ces préceptes et a tant parlé pour expliquer la loi du dharma, c’était pour nous guider vers la pratique et permettre à nos choix d’engendrer de meilleures conséquences karmiques.

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  Le commun des mortels cherche d’ordinaire la réputation et les bénéfices. C’est précisément cela qui les retient dans le cycle des réincarnations. Quant aux pratiquants, c’est la concentration qu’ils poursuivent, ainsi que la sagesse et le maintien des préceptes. C’est ce qui les rend aptes à sortir du cycle des réincarnations.

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    Ceux qui ont reçu les préceptes doivent faire en sorte de les maintenir, ce qui les rend vénérables et endurants, capables d’accomplir des tâches très ardues. Pourvu que vous ayez la concentration, la sagesse et les préceptes, tout ce que vous direz sera de sages paroles. Les esprits eux-mêmes aimeront entendre vos propos. Vous vous aiderez alors vous-même et vous aiderez les autres. A ce stade, les dieux protecteurs seront à vos côtés pour vous assister.

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  Les pratiquants doivent maintenir les préceptes et les considérer comme des paroles d’autorité. Si vous y parvenez, quiconque vous rencontrera aura le sentiment de faire face à un bouddha, et, tout naturellement, éprouvera à votre endroit respect et admiration.