Extrait de la conférence du Maître Chan (Zen) : Sun ZhengDe
Chers pratiquants, cette pandémie est catastrophique en ce sens qu’elle menace la vie de nombreux êtres humains. Dans ce genre de circonstances, certains trouvent un refuge dans les personnes qui peuvent les aider : leur médecin, leur famille, leurs amis…
Nous qui sommes pratiquants, qui avons une certaine connaissance du karma et l’habitude d’étudier le fonctionnement de notre pensée, nous pouvons nous poser des questions qui ont à nos yeux un sens tout à fait essentiel : avons-nous pratiqué suffisamment la générosité ? Avons-nous établi de bonnes affinités karmiques avec les autres êtres sensibles ? Avons-nous obtenu assez de bons mérites ? Les réponses à toutes ces questions constituent notre propre refuge. Et si ces réponses sont positives, nous serons capables de réduire les difficultés, et même de les transformer positivement.
Les pratiquants ici présents ont déjà pris les trois refuges – bouddha, dharma, sangha ; certains même ont adopté les préceptes des bodhisattvas ; d’autres encore continuent de progresser dans les trois véhicules de bodhi et en ont une connaissance aiguisée. Tous ceux qui pratiquent ainsi assidûment seront capables d’entrer dans un paradis céleste. Le Bouddha expliquait en effet que celui qui étudie l’enseignement, qui pratique avec persévérance la générosité et la patience, qui s’adresse aux êtres avec douceur et compassion, qui sait dissiper les tensions de son esprit, acquiert par là tous les mérites nécessaires pour entrer dans un paradis céleste. Cependant je vous déconseille de vous y rendre, et même s’il n’y a aucun problème à le faire, il est préférable quand même de se réincarner sur terre afin d’y aider les êtres sensibles. De tels pratiquants se distinguent de ceux qui n’accèdent aux paradis célestes que pour mieux retomber ensuite, parce que leurs karmas positifs ont été épuisés, dans l’un des trois chemins inférieurs de réincarnation (l’enfer, les fantômes et le monde animal). C’est pourquoi le bouddhisme ne nous procure pas seulement des connaissances, mais également de bons fruits karmiques qui nous ouvrent les portes des paradis célestes sans nous condamner ensuite aux chemins inférieurs.
Il convient donc de pratiquer les six paramitas (la générosité, la patience, l’attention juste, la concentration, la persévérance et la sagesse), qui nous permettront de stocker dans notre vrai moi (tathagatagarbha) les bons fruits karmiques de nos actions. Ne pensez pas alors que vous n’êtes rien, ou que vos actions sont insignifiantes : tout au contraire, ces actions vous permettront d’accéder aux paradis célestes si vous le souhaitez.
Durant cette pandémie, ces trois refuges que vous avez pris peuvent vous aider. Ceux qui suivent l’enseignement du bouddha sont chanceux car ils disposent de vraies connaissances et qu’ils peuvent, même durant ces temps difficiles, continuer de pratiquer. Nous devons par conséquent préserver cet enseignement à tout prix. Cette pandémie est aussi le moment idéal pour confesser le mal que nous avons fait aux autres êtres, et éprouver pour eux de la compassion, autant que pour ceux qui sont victimes du coronavirus.
Si vous doutez de votre capacité d’aider les autres, persévérez dans votre pratique afin de pouvoir semer autant d’affinités karmiques positives que possible avec les autres. En effet, si votre capacité d’aider les autres est encore trop limitée, c’est parce que vous n’avez pas développé suffisamment vos affinités karmiques avec les êtres sensibles. Continuez donc à pratiquer, afin de les aider et de leur donner la possibilité d’éviter les trois chemins inférieurs.
Le seul fait de se concentrer sur la pensée du Bouddha produit déjà beaucoup de mérites, car en pensant au Bouddha nous réduisons naturellement l’influence sur nous des trois poisons (l’avidité, la colère et l’ignorance). Si donc vous ne savez pas comment aider les êtres, le seul fait de vous fixer sur la pensée du Bouddha suffit à construire des karmas positifs qui vous seront bénéfiques pour votre existence future. Et lorsque vous pensez ainsi au Bouddha, demandez-vous comment vous pourrez atteindre l’illumination et comment vous pourrez aider les autres. Vous pratiquez ainsi la nostalgie de bouddha, ce qui accroît alors votre sagesse, votre bienveillance et la tranquillité de votre esprit. Cela vous permet également de trouver un refuge et d’aider votre famille. De la sorte, vous bâtissez un pont de tranquillité entre votre famille et la société.
Nous espérons que la pandémie prendra fin rapidement et que tout le monde pourra atteindre l’illumination. Amitofo.