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La naissance des sutras

On trouve dans le Mahāyāna Mahāparinirvāṇa Sūtra un échange qu’eut le Bouddha avec certains de ses disciples au sujet de la meilleure manière de maintenir l’enseignement. Le Bouddha leur répondit que, dans un premier temps, il était nécessaire de coucher par écrits les propos qu’il leur avait tenus. Il délégua cette tâcha à son disciple Ananda. Il les exhorta également à respecter les préceptes qu’il leur avait enseignés et à identifier ce qui ne correspondait pas à son enseignement.

A la mort du corps du Bouddha, Ananda réunit des disciples autour de lui afin qu’ils pussent écrire ce qui constitue aujourd’hui le canon bouddhiste : une compilation de l’ensemble des sutras. Ananda, s’asseyant à la place du Bouddha, commença alors à demander à la communauté des disciples qui avait déjà entendu certaines paroles du Bouddha, et où il les avait entendues. Les uns et les autres affirmaient alors avoir entendu telle ou telle chose, et chaque fois que tout le monde reconnaissait qu’il s’agissait bien là des paroles du Bouddha, Ananda mettait par écrit les propos ainsi attestées.

L’enseignement du Bouddha connut trois périodes : durant la première période, rattachée à l’Avataṃsaka sūtra, il expliqua la nature des cinquante-deux étapes de la pratique. Il enseigna ensuite au sujet du bouddhisme hinayana (śrāvaka et pratiyeka bouddhas). Puis, il parla du bouddhisme mahayana, dans le but notamment de montrer la voie de l’illumination. Il aborda ensuite la question de la sagesse spécifique (Lankavatara sutra et Surangama sutra). Ayant expliqué ces choses, le Bouddha prit la parole en manière de conclusion, et développa le sutra du lotus, qui synthétise l’ensemble de son enseignement.

Le terme « sutra » signifie donc « parole du Bouddha », mais également, dans un sens plus profond, « manifestation du Bouddha, du vrai moi ». D’ailleurs tout est une manifestation du vrai moi et c’est pour cette raison que le Bouddha nia être venu ou être parti de la terre, ou avoir parlé à ses disciples.

Ajoutons enfin que les sutras se distinguent des sastras, qui sont les paroles des grands bodhisattvas.