如何才是「广结善缘」?
Un résumé d’un texte du Maître Pai Zheng-Wei
白正偉老師-三乘菩提学佛释疑第19集
Le bouddhisme évoque souvent la nécessité de soigner nos bonnes relations avec autrui, de cultiver nos affinités avec tous les êtres sensibles. Qu’entend-il à dire?
Avant de répondre à cette question, il nous faut nous interroger d’abord sur le sens même du terme « affinités », sur la nature de ce que nous appelons de « bonnes relations karmiques », mais aussi sur les raisons pour lesquelles nous devrions entretenir ce type de relations, et de quelle manière.
Nous ne cacherons pas au lecteur que les relations karmiques qui lient entre eux les êtres sensibles sont très difficiles à appréhender : elles sont largement tributaires des karmas qui ont été semés au cours des vies antérieures et des fruits qu’ensuite ils ont générés. Seul, un bouddha est en mesure d’en avoir une compréhension exhaustive. Les personnes ordinaires, pour comprendre ces relations, doivent étudier les sutras afin d’acquérir la connaissance nécessaire à cette compréhension, puis s’exercer à la pratique jusqu’à atteindre l’illumination, puis travailler à la sagesse de prajñā (illumination), qu’elles devront peu à peu faire grandir en elles jusqu’à atteindre la bouddhéité et disposer de toute la sagesse des graines.
Il existe plusieurs formes de relations karmiques : les bonnes et les mauvaises ; celles qui forment en nous un attachement et celles qui nous apaisent et nous purifient ; celles qui répondent à nos envies et celles qui agissent à l’opposé de ce que nous désirons ; celles qui constituent des obstacles et celles qui nous aident ; celles qui nous permettent de nous sentir proches de quelqu’un et celles qui causent un sentiment d’éloignement ; celles que nous vivons présentement, celles que nous avons vécues par le passé et celles que nous vivrons demain… Ce ne sont là que des distinctions très générales : il existe en effet des milliers de relations karmiques différentes. D’une existence à l’autre, un individu aura l’occasion de rencontrer un grand nombre de personnes, ce qui le conduira à entretenir une quantité considérable de relations karmiques. Le bon pratiquant (le bodhisattva) veillera d’ailleurs à transformer positivement toutes les relations karmiques négatives qu’il aurait entretenues par le passé.
Nous ne devons pas utiliser seulement notre conscience mentale pour analyser les situations où s’exercent nos relations, ni croire que si quelqu’un nous plaît de prime abord, c’est que nous avons avec cette personne une bonne relation karmique, ou que si elle ne nous plaît pas, c’est que nous avons avec elle une mauvaise relation karmique : de tels jugements indiquent un manque de sagesse. C’est à la lumière de la sagesse qu’il nous faut juger ces situations. Il arrive en effet souvent que certaines choses qui s’opposent à notre désir immédiat soit pourtant le fruit d’une bonne relation karmique. La sagesse nous permet par ailleurs de transformer toutes les relations karmiques négatives en des relations karmiques positives. En vérité, les bonnes relations karmiques nous permettent d’avancer dans la vie. Les obstacles mêmes, en ce qu’ils sont là pour être dépassés, sont des aides précieuses pour développer de positives relations karmiques. Votre voisin pénible, par exemple, peut être pour vous d’une grande aide : ne vous arrêtez donc pas aux apparences. Il arrive en effet à certains grands bodhisattvas de choisir un corps dont l’apparence est pour le moins ingrate. Ce n’est donc pas l’apparence physique d’une personne qui détermine son aptitude à nous aider ou non. Il est bien plus approprié d’écouter son discours afin de déterminer s’il est juste ; de vérifier ensuite s’il y a une cohérence entre les premiers mots de son discours et les derniers ; de s’assurer, enfin, que ce qu’il dit correspond à ce qu’il fait. Nous saurons grâce à ces examens préalables si la personne peut effectivement nous aider à purifier nos karmas, ou non.
Certains maîtres sont de notoriété mondiale, mais, sous couvert de bouddhisme, enseignent des théories hérétiques. Ils enseignent le tantrisme en prétendant parler de bouddhisme, et si les disciples qui les écoutent vouent à ces maîtres un culte aveugle, ils s’éloignent de la générosité puisqu’ils suivent la voie de l’illusion. Il arrive même que certains d’entre eux aillent jusqu’à se laisser sexuellement abuser par les gourous qu’ils vénèrent. Ces disciples, en suivant cette pente savonneuse, s’engagent de plus en plus dans la voie des trois chemins inférieurs.
Pour établir de bonnes relations karmiques, il nous faut donc réfléchir afin que, d’une vie à l’autre, nous puissions grandir à travers notre pratique et apprendre toujours plus le merveilleux enseignement du Bouddha.
Au chapitre III du “Dàchéng běn shēng xīndì guān jīng” 《大乘本生心地观经》, on note qu’il nous faut être vigilants sur quatre points précis, si nous voulons que nos relations avec autrui soient harmonieuses :
– Il nous faut choisir, tout d’abord, par la force de notre réflexion et de notre discernement, des amis qui nous poussent vers le haut, sans nous arrêter jamais à l’apparence : « celui qui nous considérons comme un ami dit-il des choses justes ? Ce qu’il dit correspond-il en outre à ce qu’il fait ? »
– Lorsque nous avons trouvé un bon ami, il faut écouter son enseignement. Pourvu que cet ami soit vrai, ses discours nous permettront d’avancer dans notre vie, car à mesure que nous les écouterons, notre conscience mentale sera mieux enseignée. Si cet ami est un maître bouddhiste authentique, son enseignement enracinera dans notre esprit la vision juste qui, tant que nous chercherons à en faire l’expérience, contribuera à nous faire progresser dans notre vie. Nous aurons alors véritablement établi un karma positif.
– Après que nous avons acquis la connaissance de cette vision juste ou des paroles positives de nos amis, nous devons nous interroger encore sur leur cohérence. C’est là une réflexion d’une immense importance, attendu que c’est cette réflexion qui nous convaincra que ce que nous devons faire est effectivement juste. En outre, cela nous aidera à structurer notre pensée et à appliquer les connaissances ainsi acquises dans notre vie de tous les jours.
– Il nous faut, enfin, vivre la vision juste, en faire la constante expérience. Une fois que nous sommes profondément inscrits dans cette pratique, l’illumination devient possible. Tel est le but visant à établir de bonnes relations karmiques avec autrui.
« Tous les grands saints, tous les bodhisattvas ont passé par ces quatre étapes, a précisé le Bouddha, avant d’accéder l’illumination. » Si nous voulons établir de bonnes relations karmiques, il nous faut prêter une grande attention à ces quatre points. Cela nous donnera l’assurance de créer de bonnes relations karmiques, de profondes affinités avec les êtres sensibles. Mais il ne faut pas perdre de vue que la sagesse et l’intelligence sont nos guides. Un tel cheminement spirituel doit aboutir à l’illumination, puis à la bouddhéité.
Nous nous arrêtons là aujourd’hui.
Merci beaucoup,
Amitofo.