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La pandémie de coronavirus et les cinq mots

Nous voudrions partager avec vous cinq mots, et vous inviter à en faire l’expérience durant ce temps de confinement. Ces mots sont les suivants : simplicité, calme, transformation, tranquillité, joie.

Rien n’est plus efficace, pour vivre avec simplicité, que d’accepter ce qui est.

La plupart des gens ignorent ce qu’est précisément le karma, et lorsque survient dans leur vie un fruit karmique négatif, ils se laissent aller à la colère, à la protestation ; certains même s’emportent tant qu’ils perdent leur sang-froid ou cèdent à l’angoisse et à la dépression. Puisque nous ignorons la cause lointaine de ce fruit, ne convient-il pas mieux de l’accepter ? Tout, au reste, a une fin, et le coronavirus ne fait pas exception à la règle. Si vous acceptez ce qui arrive et vous arrive, vous en serez plus apaisé et serez par conséquent mieux armé pour vous confronter à la pandémie. Ainsi viendra le calme.

Le calme consiste avant tout dans l’apaisement de l’esprit. Beaucoup, durant le confinement, ne sont plus occupés à leur emploi habituel, en sorte qu’ils ont pour eux plus de temps. Lorsque nous sommes au calme, nous sommes mieux disposés à réfléchir et à nous interroger sur ce que nous pouvons faire. Pour les pratiquants bouddhistes, c’est l’occasion parfaite de pratiquer la salutation et la nostalgie de bouddha, et d’accroître l’intensité de leur concentration. Pour tout un chacun, c’est le moment d’étudier et de réfléchir davantage afin de cultiver ses connaissances.
C’est alors le temps de la transformation de soi. C’est là une chose fort difficile, car nos habitudes sont si bien ancrées en nous que nous avons parfois toutes les peines du monde à nous en affranchir. Il arrive souvent que des gens, persuadés de porter sur leur dos toute la misère du monde, restent absolument incrédules dès lors qu’on leur explique qu’ils peuvent se transformer : « Allons, voyez toutes les épreuves qui m’accablent, disent-ils. Comment voudriez-vous que je transforme quoi que ce soit ? » En vérité, ce n’est là qu’un point de vue, et si nous portons un jugement différent sur ce qui nous arrive, il nous devient soudain possible d’opérer ce processus de transformation : « Qu’à cela ne tienne ! pourrait dire celui-là même qui, plus tôt, se pensait incapable de rien changer : Ces épreuves ne sont qu’un moyen pour moi de mieux apprendre et d’accéder à des expériences nouvelles ! » Une telle attitude favorise le dépassement des obstacles et l’augmentation de notre sagesse, car au fond, n’est-il pas vrai, comme le dit un dicton populaire chinois, que c’est dans la souffrance que l’on fait grandir la sagesse ? Bien sûr, il faut que nous tirions quelque enseignement de nos épreuves, sans quoi nous ne nous transformerons évidemment pas.

Après alors que nous nous sommes ainsi transformés, nous trouvons la paix de l’esprit. Or, ayant acquis cette forme de tranquillité, nous devenons plus efficaces et, durant cette période de pandémie, nous pouvons mieux aider les autres, en offrant des masques, en accordant dans les maisons de retraite une aide bénévole… Soyons, en somme, attentifs à notre comportement, à nos paroles, à nos pensées, et tâchons de rendre la vie plus facile aux autres, au lieu de vouloir leur imposer nos idées ou notre volonté. Préférons l’empathie à l’autoritarisme !

Cette crise sanitaire que nous traversons impacte le monde entier. Bien des gens sont grisés d’inquiétude ou sombrent dans quelque dépression ; les conséquences sur les mondes politique, économique, religieux ou culturel sont considérables. Pour nous, il convient de faire de l’exercice, de manger de manière équilibrée, de nous laver les mains avec soin… Et que ceux qui ont attrapé le virus l’acceptent sans le craindre : le virus est, comme toutes choses, impermanent. Si nous sommes malades, c’est qu’il s’agit pour nous d’une conséquence karmique. N’hésitons pas alors à nous confesser, à formuler un grand vœu (tel celui par exemple de pouvoir aider autant de monde que possible) et à retourner les bénéfices de notre pratique à tous les êtres sensibles.

Tels sont donc les cinq mots que nous voulions partager avec vous. En notre qualité de pratiquants, nous souhaitons vivement que tout un chacun puisse accroître sa sagesse et atteindre la sagesse de l’illumination, et que la pandémie trouve rapidement son terme.

Amitofo