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Célébrer la naissance du Bouddha


En Chine ancienne, la naissance du Bouddha était célébrée le huitième jour du quatrième mois du calendrier lunaire (le 13 avril 2022), et aujourd’hui à Taiwan, nous poursuivons cette tradition.

 

La naissance du prince Siddhārtha

Selon les écrits, le Bouddha est né en 1027 av. JC, et dans l’Abhiniskramaṇa sūtra nous lisons que sa mère s’appelait Maya. Elle rêva qu’un éléphant blanc doté de six défenses était venu dans son ventre et, peu de temps après, elle se rendit compte qu’elle était enceinte : le prince Siddhārtha, futur bouddha, était arrivé. Selon la tradition indienne, la mère devait retourner dans sa famille pour y accoucher. Maya fit ainsi, et ce fut pendant son voyage, dans un jardin, que le prince Siddhārtha sortit de son aisselle droite. A ce moment-là, le dieu Indra déposa sept fleurs de lotus par terre. Le nouveau-né fit sept pas, utilisa un doigt pour indiquer le ciel et un autre pour indiquer la terre, et dit : « Plus haut que le ciel et plus profond que la terre, c’est moi qui suis le plus précieux. »

Deux dragons apparurent alors. L’un crachait de l’eau chaude et l’autre de l’eau froide, et en mélangeant l’eau que produisait chacun d’eux, ils purent doucher le prince avec de l’eau tiède.

Par ailleurs, la phrase mystérieuse que le prince prononça résumait tout son enseignement. Ce moi, le vrai moi, le vrai cœur est au centre de l’enseignement bouddhiste. Le monde lui-même n’existe que grâce à l’ensemble des vrais moi (tathagatagarbhas) qui l’ont créé, en travaillant ensemble. Malheureusement, les gens ne purent comprendre le sens de cette phrase, et le prince dut faire de sa propre vie un exemple visant à leur montrer le chemin vers la bouddhéité.

Le vrai sens de la cérémonie

Lors des cérémonies organisées par les monastères, nous versons de l’eau sur la statue du prince Siddhārtha, et nous gardons quatre pensées à l’esprit :

  1. Nous sommes en train d’arroser tous les bouddhas.
  2. Le mot « bouddha » signifie le corps de dharma, le vrai moi, la terre pure. C’est ce vrai moi, le tathagatagarbha qui contient toutes les fonctionnalités nécessaires pour cumuler tous les mérites.
  3. Nous nous souvenons que nous nous trouvons dans un monde encrassé par cinq types de souillures[1]. Nous devons alors penser aussi que nous sommes en train de nettoyer ces souillures et les trois poisons qui les ont créées, pour purifier notre pensée, notre parole et notre comportement. Enfin, nous espérons que la paix et l’harmonie s’installeront durablement dans la société.
  4. Nous formulons mentalement le souhait que tout le monde trouve le corps du dharma en soi, autrement dit que tout le monde atteigne l’illumination.

Actuellement, à cause de la pandémie du Covid et pour respecter les règles sanitaires, la plupart des cérémonies ne peuvent pas avoir lieu dans les monastères. C’est la raison pour laquelle nous proposons cette vidéo que vous pouvez visionner, en imaginant en même temps que vous êtes en train de doucher le Bouddha et de nettoyer votre ignorance, votre avidité et votre colère. Garder dans votre esprit les quatre pensées énumérées plus haut vous aidera grandement.

Enfin, n’oubliez pas qu’il ne s’agit pas d’une simple cérémonie, mais d’un rappel que chacun doit nettoyer ses pensées, ses paroles et ses actes pour pouvoir devenir bouddha un jour.

Amitofo.


[1] 1. Souillure de kalpa (les changements par périodes).
     2. Souillure de la vision erronée.
     3. Souillure de l’affliction.
     4. Souillure du karma collectif de tous les êtres sensibles.
     5. Souillure de la vie (le fait de s’accrocher à la vie).