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La princesse Vajira

(賢愚因緣經) (Damamuka nidana sutra)

Le roi Pasenadi avait une fille qui s’appelait Vajira, ce qui voulait dire « diamant ». Ce nom lui correspondait bien parce que ses cheveux étaient durs comme du diamant et qu’ils ressemblaient au pelage d’un sanglier. Sa peau était également très laide et n’était pas sans rappeler celle d’un cheval. D’ailleurs, le roi avait tant honte d’elle qu’il ne voulait pas que les autres la voient. Par conséquent, très peu de gens connaissaient son existence.

Mais la princesse grandissait et le roi commença à se demander comment il pourrait lui trouver un mari, sa principale préoccupation étant qu’il fût de sang royal. Heureusement, dans son palais vivait un prince qui était chassé par son père et était très pauvre.


Le roi Pasenadi lui demanda :

« Est-ce que vous seriez d’accord de vous marier avec ma fille ? »

Et le jeune garçon de répondre :

« Mon roi, même si vous m’aviez proposé un chien, j’aurais accepté. Me donner la main de votre fille est un grand honneur pour moi. »

Le roi fut content de cette réponse et fit construire un grand palais pour le jeune couple. Ensuite il leur dit qu’il ne voulait pas que sa fille sortît dehors parce qu’il avait toujours honte du regard des autres. Il donna également au jeune couple beaucoup d’argent et offrit à son gendre un haut poste dans son gouvernement.

Les riches aristocrates organisaient souvent des fêtes mais, suivant les ordres de son père, la princesse ne s’y rendait jamais et son mari y participait tout seul. Ainsi tous se mirent à penser que sa femme était soit extrêmement belle, soit au contraire d’une grande laideur.

Aussi, un certain jour après une fête bien arrosée, cinq gentilshommes se proposèrent d’accompagner le gendre du roi à son palais, leur intention étant, sans doute, d’essayer d’apercevoir la mystérieuse princesse.

Cependant, après le mariage, la princesse Vajira se mit à se demander comment elle pouvait changer son corps et sa vie. Elle pria beaucoup le Bouddha Shakyamuni et un jour il apparut devant elle. Le Bouddha lui demanda de confesser les péchés qu’elle avait commis par le passé et de continuer à le saluer devant la statue qui le représentait, ou en se positionnant selon la direction où se trouvait le temple qui lui était consacré. Petit à petit le visage et le corps de la jeune femme changèrent. Le Bouddha lui expliqua également l’enseignement et elle réussit à atteindre le premier fruit d’arhat et, entre-temps, devint très belle. Mais son mari ne savait rien de tout cela parce qu’il n’osait pas la regarder et ne l’avait pas vu depuis le mariage.

Les cinq gentils garçons se rendirent donc au palais et ils purent voir le visage de la princesse. Ils furent surpris par sa beauté et crurent enfin comprendre pourquoi le prince ne voulait pas la montrer devant tous.

A son réveil le mari vit une dame extrêmement belle qui était en train de prendre soin de lui et lui demanda :

« Qui êtes-vous et que faites-vous dans ma chambre ? »

La princesse Vajira lui raconta ce qui s’était passé et le jeune couple en informa le roi Pasenadi. Le roi n’y crut pas, mais il convoqua quand même le jeune couple à son palais.

En voyant sa fille il fut très surpris et voulut apprendre toute l’histoire. Ensuite il se rendit tout de suite au temple du Bouddha et lui demanda :

« Qu’a bien pu faire ma fille auparavant pour être aussi laide, et qu’a-t-elle fait pour être ainsi métamorphosée ? »

Le Bouddha lui répondit :

« Plusieurs kalpas auparavant il y avait un pratyekabuddha. Un jour, une jeune fille de très bonne famille se moqua de son visage parce qu’il n’était pas très beau. Cette jeune fille aujourd’hui est la princesse Vajira. Comme elle avait insulté un saint, pendant très longtemps elle fut affligée d’un visage répugnant. Mais elle avait aussi offert de la nourriture à ce même pratyekabuddha et, ainsi, elle put souvent naitre dans une famille riche. A présent qu’elle a vraiment confessé sa faute, elle a pu redevenir belle. Et surtout, elle a promis de faire très attention à ses pensées, à ses paroles et à ses actes. »

Le Bouddha rajouta :

« Vous tous, faites très attention : il y a toujours des causes et toujours des conséquences. »

Après ces paroles du Bouddha, certaines gens qui l’écoutaient atteignirent différents fruits d’arhat et d’autres furent illuminés. Tous étaient contents d’avoir écouté l’enseignement du Bouddha et ils promirent de pratiquer pour le reste de leur vie et pendant leurs futures réincarnations.